lundi 7 août 2017


Éditorial

ISRAËL ET PALESTINE

Le chemin vers la paix peut s’élargir

Daniel Paquet

Passons d’abord aux nouvelles inquiétantes!  Métro titre  le 29 septembre 2010 : Un statu quo préoccupant. Selon le quotidien montréalais,  « l’émissaire spécial du président américain Barack Obama pour la paix au Proche-Orient, George Mitchell, va tenter de sauver les pourparlers de paix entre Israéliens et Palestiniens, au cours d’une mission d’urgence dans la région. »

L’édition d’octobre de la revue syndicale Unité (CSN) martèle :  « Contrairement à l’État d’Israël qui s’engage toujours plus avant envers la Palestine dans la violence de l’occupation, de la colonisation, dans la violation des droits humains et du droit international, la société civile palestinienne, elle, demande à la communauté internationale d’utiliser une arme citoyenne et non violente :   la Campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions, ndlr). »

Au Québec toujours, le journal communiste Jeunesse Militante (printemps 2010) a exigé la libération du secrétaire général du Front populaire de libération de la Palestine, Ahmad Sa’Adat, qui a rejoint les plus de 11 000 prisonniers politiques palestiniens détenus dans les prisons de l’État hébreu.

À l’échelle internationale, la Fédération syndicale mondiale (FSM) a aussi organisé une Conférence au Liban en juillet 2010 pour étudier la situation du peuple palestinien.

On pourrait allonger la liste : que d’évènements dira le lecteur assommé. Mais… oui mais, nous tournons en rond.  Il y a inflation verbale et gesticulations armées.  Tout  le monde se renvoie la balle.  Finalement, il y a deux peuples qui vivent dans l’insécurité : le peuple israélien et le peuple palestinien.  Ce sont des gens qui ont eu une histoire commune, des rapports historiques pacifiques.  Ils ignorent pour la plupart toutes les résolutions légitimes de l’ONU sur le conflit.  Que se passe-t-il?  Les dirigeants ont-ils bien guidé les peuples?  Dans les deux cas, ne pouvons-nous pas reconnaître des sociétés divisées en classes sociales?  Ce n’est pas négligeable si on veut comprendre cette guerre « larvée ».

L’initiative doit revenir aux peuples; ils doivent choisir librement, sans pression idéologique et psychologique, qui doit les représenter.  Nous en sommes à l’heure où on boit un thé à la menthe brûlant qui s’annonce si bon en se refroidissant au creux de nos mains d’ouvriers et de bâtisseurs de paix.

Tu veux une orange?

Si La Vie Réelle comprend un peu les enjeux –et nous sommes loin du Moyen-Orient -, il s’agit de deux peuples frères qui aspirent à vivre sous le ciel beau et bleu de la Méditerranée, pour cultiver leurs olives et leurs oranges, pour faire du commerce avec les autres peuples normalement en ponctuant leur labeur de chants joyeux rythmés de musique, somme toute aussi entraînante l’une que l’autre.

Bien sûr, on peut continuer les actes d’agression et de provocation.  On peut menacer, tuer et mettre tout le monde sur le qui-vive et ficher la trouille à tous, ce n’est pourtant pas ça que les habitants de la région désirent dans la profondeur de leur conscience.  Qu’ils soient Juifs ou Arabes, ces gens veulent que lorsque le matin se pointe, ils puissent faire leur prière ou pas –c’est selon leurs convictions-, voir aux installations agricoles, enseigner le métier aux  jeunes générations et se promener sans souci au soleil et rêver d’un avenir de paix.  Par ailleurs, fondamentalement, le peuple juif ne veut non plus pas la guerre au peuple iranien.  Ces peuples veulent dialoguer entre eux; c’est naturel…

Le Moyen-Orient tout entier peut redevenir une région de paix.  C’est un tissu riche de traditions et d’échanges.  Les traditions (grecque, araméenne, syrienne, ottomane…) se sont rencontrées et ont prospérées. 

Aujourd’hui les boutefeux, les « terroristes » de Wall Street et autres marchands de canon des États-Unis voudraient bien que tout cela explose.  « Ça n’a pas d’importance, ce n’est pas chez nous! »

Les Juifs de Montréal n’ont pas à avoir  honte d’être Juifs : les ouvriers de cette communauté ont déjà beaucoup donné au mouvement progressiste québécois, dont le premier député communiste élu à la Chambre des Communes à Ottawa, après la deuxième guerre mondiale, Fred Rose (Alfred Rosenberg), sans compter leur militantisme pour que le Québec devienne un État moderne, prospère et ouvert.

Les peuples arabo-musulmans ont fait de même en nous offrant un de leurs fils, Amir Khadir (jeune médecin d’origine iranienne – de Téhéran), premier député réellement de gauche élu à l’Assemblée nationale du Québec.  Ce n’est pas encore écrit dans les manuels scolaires, mais ça viendra.

Il faut, comme le disent les Canadiens-français, arrêter notre élan belliqueux et « respirer par le nez ».  Nous devons faire part de notre préoccupation en appelant : notre député,  notre délégué syndical, notre ministre du culte…; bref tous ceux qui sont en autorité pour qu’ils sachent ô combien nous  voulons la paix – d’autant plus qu’à l’heure des bombes atomiques, nous y passerons tous…-.  Il faut écouter Fidel Castro là-dessus.  Il n’a pas repris du service pour rien.  Il est bien lucide et il sait tout ce qui menace la planète avec ces « ogives », « missiles », « drones », et autres fusées aux noms les plus sophistiqués les uns que les autres qui feraient dire au prochain Homme des cavernes que Hiroshima et Nagasaki n’avaient été que de la petite bière par comparaison, si vous me permettez l’expression.

Tous, nous pourrons dire aux communistes et progressistes d’Israël et de Palestine : « nous aussi, nous aimerions prendre le chemin des oliviers à dos d’âne pour revisiter cette merveilleuse et éternelle Terre sainte : quelles que soient nos convictions les plus intimes ».
 

Ce commentaire est dédié au journaliste français José Fort, correspondant de l’Humanité dont les articles m’ont beaucoup inspiré et enseigné sur le métier de journaliste.  Bonne santé, José!

Montréal, année 2011

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