Éditorial
ISRAËL ET PALESTINE
Le chemin vers la paix peut s’élargir
Daniel
Paquet
Passons d’abord aux nouvelles inquiétantes! Métro
titre le 29 septembre 2010 : Un statu quo préoccupant. Selon le
quotidien montréalais, « l’émissaire
spécial du président américain Barack Obama pour la paix au Proche-Orient,
George Mitchell, va tenter de sauver les pourparlers de paix entre Israéliens
et Palestiniens, au cours d’une mission d’urgence dans la région. »
L’édition
d’octobre de la revue syndicale Unité
(CSN) martèle :
« Contrairement à l’État d’Israël qui s’engage toujours plus avant
envers la Palestine dans la violence de l’occupation, de la colonisation, dans
la violation des droits humains et du droit international, la société civile
palestinienne, elle, demande à la communauté internationale d’utiliser une arme
citoyenne et non violente : la Campagne
BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions, ndlr). »
Au
Québec toujours, le journal communiste Jeunesse
Militante (printemps 2010) a exigé la libération du secrétaire général du
Front populaire de libération de la Palestine, Ahmad Sa’Adat, qui a rejoint les
plus de 11 000 prisonniers politiques palestiniens détenus dans les prisons
de l’État hébreu.
À
l’échelle internationale, la Fédération syndicale mondiale (FSM) a aussi
organisé une Conférence au Liban en juillet 2010 pour étudier la situation du
peuple palestinien.
On
pourrait allonger la liste : que d’évènements dira le lecteur assommé. Mais…
oui mais, nous tournons en rond. Il y a
inflation verbale et gesticulations armées.
Tout le monde se renvoie la
balle. Finalement, il y a deux peuples
qui vivent dans l’insécurité : le peuple israélien et le peuple
palestinien. Ce sont des gens qui ont eu
une histoire commune, des rapports historiques pacifiques. Ils ignorent pour la plupart toutes les résolutions
légitimes de l’ONU sur le conflit. Que
se passe-t-il? Les dirigeants ont-ils
bien guidé les peuples? Dans les deux
cas, ne pouvons-nous pas reconnaître des sociétés divisées en classes sociales? Ce n’est pas négligeable si on veut
comprendre cette guerre « larvée ».
L’initiative
doit revenir aux peuples; ils doivent choisir librement, sans pression
idéologique et psychologique, qui doit les représenter. Nous en sommes à l’heure où on boit un thé à
la menthe brûlant qui s’annonce si bon en se refroidissant au creux de nos
mains d’ouvriers et de bâtisseurs de paix.
Tu veux une orange?
Si La Vie Réelle comprend un peu les enjeux
–et nous sommes loin du Moyen-Orient -, il s’agit de deux peuples frères qui
aspirent à vivre sous le ciel beau et bleu de la Méditerranée, pour cultiver
leurs olives et leurs oranges, pour faire du commerce avec les autres peuples
normalement en ponctuant leur labeur de chants joyeux rythmés de musique, somme
toute aussi entraînante l’une que l’autre.
Bien
sûr, on peut continuer les actes d’agression et de provocation. On peut menacer, tuer et mettre tout le monde
sur le qui-vive et ficher la trouille à tous, ce n’est pourtant pas ça que les
habitants de la région désirent dans la profondeur de leur conscience. Qu’ils soient Juifs ou Arabes, ces gens veulent
que lorsque le matin se pointe, ils puissent faire leur prière ou pas –c’est
selon leurs convictions-, voir aux installations agricoles, enseigner le métier
aux jeunes générations et se promener
sans souci au soleil et rêver d’un avenir de paix. Par ailleurs, fondamentalement, le peuple juif
ne veut non plus pas la guerre au peuple iranien. Ces peuples veulent dialoguer entre eux;
c’est naturel…
Le
Moyen-Orient tout entier peut redevenir une région de paix. C’est un tissu riche de traditions et
d’échanges. Les traditions (grecque, araméenne,
syrienne, ottomane…) se sont rencontrées et ont prospérées.
Aujourd’hui
les boutefeux, les « terroristes » de Wall Street et autres marchands
de canon des États-Unis voudraient bien que tout cela explose. « Ça n’a pas d’importance, ce n’est pas
chez nous! »
Les
Juifs de Montréal n’ont pas à avoir
honte d’être Juifs : les ouvriers de cette communauté ont déjà beaucoup
donné au mouvement progressiste québécois, dont le premier député communiste
élu à la Chambre des Communes à Ottawa, après la deuxième guerre mondiale, Fred
Rose (Alfred Rosenberg), sans compter leur militantisme pour que le Québec
devienne un État moderne, prospère et ouvert.
Les
peuples arabo-musulmans ont fait de même en nous offrant un de leurs fils, Amir
Khadir (jeune médecin d’origine iranienne – de Téhéran), premier député
réellement de gauche élu à l’Assemblée nationale du Québec. Ce n’est pas encore écrit dans les manuels
scolaires, mais ça viendra.
Il
faut, comme le disent les Canadiens-français, arrêter notre élan belliqueux et
« respirer par le nez ». Nous
devons faire part de notre préoccupation en appelant : notre député, notre délégué syndical, notre ministre du
culte…; bref tous ceux qui sont en autorité pour qu’ils sachent ô combien
nous voulons la paix – d’autant plus
qu’à l’heure des bombes atomiques, nous y passerons tous…-. Il faut écouter Fidel Castro là-dessus. Il n’a pas repris du service pour rien. Il est bien lucide et il sait tout ce qui
menace la planète avec ces « ogives », « missiles »,
« drones », et autres fusées aux noms les plus sophistiqués les uns
que les autres qui feraient dire au prochain Homme des cavernes que Hiroshima
et Nagasaki n’avaient été que de la petite bière par comparaison, si vous me
permettez l’expression.
Tous, nous pourrons dire aux communistes et
progressistes d’Israël et de Palestine : « nous aussi, nous aimerions
prendre le chemin des oliviers à dos d’âne pour revisiter cette merveilleuse et
éternelle Terre sainte : quelles que soient nos convictions les plus
intimes ».
Ce
commentaire est dédié au journaliste français José Fort, correspondant de
l’Humanité dont les articles m’ont beaucoup inspiré et enseigné sur le métier
de journaliste. Bonne santé, José!
Montréal, année 2011
-30-
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