vendredi 21 décembre 2018

La Lettre
DU 14 AU 21 DÉCEMBRE 2018
Hakim Alakel, sans titre IV, 2012
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vendredi 14 décembre 2018

La Lettre
DU 7 AU 14 DÉCEMBRE 2018
Ali Zenaïdi, Nature morte estivale, 2006.
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mercredi 28 novembre 2018

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La Lettre
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vendredi 16 novembre 2018



« Sexe, race et colonies » : le livre-corps souillé
Sexe, race et colonies, somme écrite par un groupe d’historiens spécialistes du champ colonial et illustrée de 1200 photos et images à connotation sexuelle et faisant la part belle au corps de la femme « indigène » dévêtue, a suscité dès sa parution une vive polémique. Quand pour certains cette entreprise devrait servir à éveiller les consciences sur les crimes coloniaux, pour d’autres, comme Leila Alaouf, il ne fait que reproduire les assignations raciales coloniales.HISTOIRE > FEMMES > DROITS HUMAINS > SOCIÉTÉS > LEILA ALAOUF > 14 NOVEMBRE 2018


Carte postale ancienne (détail)


Pascal Blanchard, Nicolas Bancel, Gilles Boëtsch, Dominic Thomas, Christelle Taraud, Sexe, race & colonies. La domination des corps du XVe siècle à nos joursLa Découverte, 27 septembre 2018. — 544 pages ; 65 euros.


Mettre en évidence « l’objet du crime » en accompagnant les analyses historiques de photos de propagande coloniale. C’est ainsi que se justifie Pascal Blanchard qui a dirigé l’ouvrage historique Sexe, race et colonies, aux côtés de Nicolas Bancel, Gilles Boetsch, Christelle Taraud et Dominic Thomas. Sa publication a suscité à la fois admiration et indignation. Le manuel fait le tour non exhaustif des colonisations d’Afrique et d’Asie, et a le mérite d’inclure des territoires souvent oubliés dans les analyses d’histoire coloniale, dont, par exemple, le Proche-Orient. On soulève l’évocation de la Turquie, avec laquelle l’Europe développe des échanges fréquents à partir du XIXe siècle. C’est en grande partie de ces interactions que se nourrissent les versions occidentales, mais orientalisantes de l’almée1 ou de Shéhérazade. Plus globalement, les auteurs auscultent une large période qui s’étend du XVe à la fin du XXe siècle.
QUI DIRIGE QUOI ?

Plutôt que de commenter le contenu des textes qu’il propose, il semble incontournable de jeter un œil sur ce livre en tant qu’objet témoin. De quoi témoigne-t-il ? « Montrer l’indicible », se défend Pascal Blanchard, directeur de publication. Mais pour qui l’indicible l’est-il ? La colonisation et les crimes sexuels qui en ont découlé ont cela d’historiquement singulier qu’ils n’ont jamais été indicibles. Le métissage né des viols d’esclaves, les dévoilements sur la place publique, les exotismes sexuels dits « artistiques » directement inspirés des corps des femmes et des hommes racisés ont toujours dit la violence coloniale. C’est ce qui fait la morbidité de ce type de crime : l’impunité assumée, au vu et au su de toutes et tous. Alors à qui sont adressées ces photos qui saturent les analyses, souvent riches, des experts ? Et sans détour, osons : pourquoi la direction d’un tel ouvrage est-elle assurée exclusivement par des historiens « blancs »2 ? Étonnant pour une démarche de publication qui traite de la domination.

Qu’est-ce qu’un livre sinon un corps, tant il dit et fait dire, porte les marques ou les fait porter, s’immisce ou est immiscé. Et qu’est-ce que le viol sinon l’intrusion sans consentement sur/dans l’espace d’un corps ? Intrusion pour l’objet photographié et intrusion pour celui qui l’observe. L’insertion sans bruit de milliers de photographies dans un ouvrage, c’est bien le choix solitaire et autocratique qu’a fait Pascal Blanchard en envoyant les photographies en question la veille de la publication du livre. Une décision qui a surpris plus d’un de ses collaborateurs ainsi que l’éditeur. L’historien se justifie en comparant la publication de ces photos à celles des camps d’extermination : « C’est le même débat qui a été fait quand des images de la Shoah ont été montrées pour la première fois »3. Cette mise en miroir a quelque chose de surprenant venant d’un historien. Car si l’extermination des juifs d’Europe a effectivement été perpétrée à huis clos, mais est finalement arrivée à la connaissance de tous et de toutes, l’exploitation sexuelle des colonisés, elle, ne s’est jamais faite sous la table. Aujourd’hui encore, elle trône dans nos littératures, nos productions cinématographiques et télévisées, nos peintures et photographies françaises. Elle n’a jamais cessé d’être dite par les concernés.


Qu’est-ce que la colonie sinon un trou bizarre, un complexe paradoxal dont l’une des caractéristiques est de fournir, à ceux et celles qui le désirent, un angle absolument direct sur le sexe, ce grand imaginaire d’objets dont le propre est d’éveiller le désir ? On rentre dans la colonie comme on tombe dans une trappe, d’un corps à l’autre […].

Achille Mbembe ne pensait pas si bien dire dans sa préface. Un angle direct sur le sexe, une trappe, et finalement : un piège. Ce sont les mots prédicteurs de l’écrivain. On tombe dans ce livre comme on tomberait dans une trappe. On commence à lire les analyses avant de se rendre compte que les images absorbent tout le champ visuel. Face à elles, on en vient à se poser quelques questions qui cristallisent ce malaise.
DE LA VIOLENCE DISTRAYANTE ?

Toutes et tous, ne sommes pas en position de représenter. La représentation est, en tant que telle, un pouvoir du dominant sur le dominé, qu’il s’agisse de domination de genre, de race ou de classe, elle est le propre de celles et ceux qui sont au sommet de la pyramide hiérarchique. L’action même de (re)présenter « positivement » ou « négativement » l’autre est la preuve en action d’un rapport de force. Dès lors, toute représentation, méliorative ou non, a forcément des effets conséquents. Inévitablement, là où il y a représentation, il y a domination du sujet représenté.

ABONNEZ-VOUS GRATUITEMENT À LA LETTRE D’INFORMATION HEBDOMADAIRE D’ORIENT XXIVotre adresse email:

C’est une promenade imagée qu’offre cet ouvrage. On ne sait plus trop si ce sont les images qui illustrent le texte ou si c’est le texte qui illustre les images. Si ces dernières sont d’une rare violence, elles prennent des allures de fond sonore tout le long du livre, tant elles sont invasives et assommantes. Un zoo illustré, c’est ce qui vient à l’esprit. Les photographies à caractère pornographique échouent à se transformer en documents historiques testimoniaux, et ce, pour une simple raison : elles sont déballées sans mesure, sans avertissement et sans analyse, comme on déballerait des tapis sur le marché.

Et parlant d’avertissement, quid de la prise en compte de la violence de ces images pour les lectrices et lecteurs concernés ? Scènes de viol(s), fellations, harem, pénétration avec des objets, femmes nues ; tout y passe et on imagine l’effet émotionnel que peuvent engendrer ces représentations pour des personnes non prévenues. Et je me permets de faire une critique plus personnelle, en tant que femme et non blanche : ces milliers de photographies ont été pour moi une pollution visuelle terrible et chacune d’entre elles a engendré des haut-le-cœur. En ne prévenant pas les lecteurs et lectrices (ni les collaborateurs de l’ouvrage) que de telles images seraient massivement insérées, la direction du livre force le passage. Elle est intrusive. Elle impose une représentation imagée et dénigre aux uns comme aux autres la possibilité du consentement. Finalement, ces historiens dénient une nouvelle fois la pudeur aux corps colonisés. « A-pudiques », c’est ainsi qu’ont toujours été représentés les colonisés, comme nous le rappellent Jean-Noël Ferrié et Gilles Boetsch dans l’ouvrage.
SOUILLURE DU CORPS, SOUILLURE DU LIVRE

La souillure, c’est ce qui engorge le texte et compromet cette publication. La notion de souillure (de pollution) selon la définition de Mary Douglas4 fait référence au désordre, à ce qui n’est pas à sa place et qui devient une déviance à l’ordre établi ou au système. Les interdits sont les contours de ce dernier. Ils sont les délimitations d’une société donnée. Par définition, la souillure appartient donc à la marge, à ce qui ne fait pas partie de la société, selon la sociologue.

La souillure est également au centre des représentations de l’imaginaire collectif sur les femmes maghrébines ou arabes. Créer des souillures, c’est rappeler qu’il existe un ordre établi, notamment quand ce dernier est fragilisé. Dans un entretien filmé pour Le Média, Pascal Blanchard, également auteur du documentaire Sauvages. Au cœur des zoos humains (avril 2018) explique à leur propos : « À partir du XIXe siècle, le monde commence à être découvert. On commence à découvrir de nouvelles populations. » En une phrase, l’historien cristallise le malaise qui gravite autour de la publication de l’ouvrage : le monde ne découvre pas. Ce sont les Européens qui découvrent de nouvelles populations, tout comme les images qui surplombent Sexe, race et colonies enfoncent des portes ouvertes. Mais en se réappropriant un travail déjà existant et en se présentant comme une voix scientifique exclusive, la direction du livre contribue à invisibiliser les collaborateurs non blancs de ce travail collectif. Qu’est-ce la colonisation, sinon la domination des corps et son appropriation ?

On a vu ces dernières années s’affirmer un intérêt renouvelé pour les figures de Shéhérazade et de son pendant contemporain, la « beurette ». Elles représentent la souillure coloniale dans la mesure où il s’agit d’imaginaires créés autour des femmes colonisées et sur lesquelles ces dernières n’ont aucun contrôle. Ces représentations prennent initialement naissance sur les corps des femmes turques et arabes que l’on a voulu apprivoiser et qui ont fini par retentir sur toutes les femmes du Maghreb et du Proche-Orient. La confusion constante entre Orient et Afrique du Nord qui est maintenue par les milieux scientifiques et historiens nous renvoie à cette uniformité supposée des corps colonisés.

Ici, le livre est un corps qui n’appartient visiblement pas de la même manière à la direction et aux contributeurs non blancs : ils n’ont pas eu leur mot à dire au sujet des milliers de photos ajoutées aux textes. La souillure du livre-corps reproduit dans un contexte scientifique la trivialité dominante et nous rappelle à une évidence trop vite oubliée : les meilleures intentions ne se cachent pas toujours derrière l’oiseau qui chante le plus fort.
LEILA ALAOUF


Journaliste, auteure du blog Grincement et militante féministe. Lettres, genre et post-colonisation sont ses sujets de recherche et… (suite)

Empire colonial français
France
Histoire
Racisme
Sexualité
Colonisation


Yves Lacoste, géographe en casque postcolonialJULIEN LACASSAGNE28 JUIN
Retour sur un siècle de relations entre juifs et musulmansJEAN-PIERRE SERENI9 NOVEMBRE
Les racines coloniales de la politique française à l’égard de l’islamJALILA SBAIAOÛT 2016
Le canal de Suez, un enjeu toujours actuelPIERRE PRIER20 JUILLET

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mercredi 14 novembre 2018

Mahomet (570 - 632)

La naissance de l'islam

Mahomet, futur prophète de l'islam, naît tout juste cinq ans après la mort de Justinien, le dernier des grands empereurs romains. Sa naissance à La Mecque va bouleverser le destin du monde.
La Mecque (Mekka en arabe) est l'une des rares villes de la péninsule arabe. Elle compte 3.000 habitants. Sa prospérité repose sur le commerce caravanier et sur un sanctuaire, la Kaaba, construit autour d'une mystérieuse pierre noire. Ce sanctuaire est un lieu de pèlerinage pour les idolâtres de toute la péninsule.

Mahomet avant l'Hégire

Mahomet perd ses parents en bas âge.Il est élevé par son grand-père, le chef du clan des Bani Hachem (les Hachémites), puis par son grand-oncle, Abou Talib (père de son futur gendre, Ali). Bien que ne sachant ni lire ni écrire, il assure sa fortune en épousant à 25 ans une riche veuve de quinze ans plus âgée que lui.
Khadidja - c'est son nom - sera sa première disciple. En 26 ans de vie commune (et malgré son âge avancé), elle lui donnera quatre filles.
Mahomet dans la grotte des révélations (miniature turque du XVe siècle)Devenu un notable, Mahomet organise des caravanes vers la Syrie et peut-être s'y rend-il lui-même. Il a de multiples occasions de dialoguer avec les juifs et les chrétiens de passage ou installés à La Mecque, ce qui lui donne une assez bonne connaissance de la Bible (*)...
Vers l'âge de 40 ans, en 610, le futur Prophète prend l'habitude de se retirer dans une grotte du désert, sur le mont Hira, à cinq kilomètres de La Mecque.
Selon ses dires, pendant la nuit dite «du Destin», à la fin du mois de Ramadan, l'ange Jebrail (Gabriel en arabe) lui souffle à l'oreille : «Récite» !
À son retour à La Mecque, Mahomet commence à annoncer la parole de Dieu (Allah en langue arabe). Il se présente comme son envoyé.
Outre sa femme, les premiers convertis sont son cousin Ali (qui sera le quatrième calife), son serviteur Zeïd, un esclave qu'il a affranchi, et son parent Abou Bekr (qui sera le premier calife).

Le prophète dans l'adversité

Les commerçants de La Mecque craignent pour leurs revenus, liés aux pèlerinages qui guident des Arabes de toute la péninsule vers la pierre noire du sanctuaire de la Kaaba. Ils ne tardent pas à persécuter le petit groupe de disciples.
En 619, Mahomet voit son horizon s'obscurcir avec la mort de Khadidja ainsi que du puissant Abou Talib. Se sentant menacé, il part pour l'oasis de Taïf, à une centaine de kilomètres, mais il en est chassé par les habitants, peu soucieux de se fâcher avec les commerçants mecquois.
De retour à La Mecque, il en profite pour se remarier et met fin à sa monogamie antérieure. Il épouse d'une part une veuve du nom de Saïda, d'autre part la très jeune fille de son disciple Abou Bekr. Elle a nom Aïsha... et guère plus de six ans.
Malgré tout, Mahomet ne se satisfait pas de rester à La Mecque. C'est alors que survient un événement décisif qui débouchera sur la fuite à Médine...
Publié ou mis à jour le : 2012-09-13 15:54:30

mardi 6 novembre 2018

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30 octobre 2018
Onze organisations juives européennes ont publié une déclaration exprimant leur inquiétude devant l’organisation à Bruxelles d’une conférence soutenue par le gouvernement israélien, dont le but est de taxer d’antisémitisme la critique légitime et les manifestations contre la politique du gouvernement israélien, dont les tactiques de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS).
En tant qu’organisations juives européennes engagées dans l’élimination de l’antisémitisme, la xénophobie, l’islamophobie et toutes autres formes de racisme, nous aimerions exprimer notre très profonde inquiétude face à l’organisation d’une conférence à Bruxelles (6-7 novembre 2018), soutenue par le gouvernement israélien, dont le but est de qualifier la critique légitime et les manifestations contre la politique du gouvernement israélien, d’antisémitisme. Nous demandons aux institutions européennes, dont la Commission Européenne, l’Agence pour les Droits Fondamentaux (ADF) et les membres du Parlement européen, de se méfier des tentatives du gouvernement israélien pour mettre en place de fausses allégations d’antisémitisme afin de limiter et de criminaliser le travail des organisations de la société civile, y compris celles de diverses communautés juives d’Europe, pour rechercher la paix et la justice en Israël/Palestine.
Cette conférence, coorganisée par l’Association Juive Européenne et deux ministères israéliens, a pour but de persuader tous les partis politiques européens que souscrire aux « lignes rouges » qui déclarent que légitimer les appels à faire pression sur Israël, y compris par les tactiques de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS), serait « fondamentalement antisémite ».
Nous rejetons leur appel. L’antisémitisme est une menace minime, mais réelle et grandissante pour les populations juives d’Europe – et ailleurs, comme le démontre si tragiquement la récente agression à Pittsburgh. Confondre la réelle menace que constitue l’antisémitisme avec la critique légitime du gouvernement israélien et de sa politique est une démarche dangereuse ; elle menace de mal orienter les efforts de l’Europe pour combattre l’antisémitisme. Ces efforts d’Israël ne représentent pas les communautés juives d’Europe. La politique israélienne du siège de Gaza et de la ségrégation raciale en Cisjordanie, des attaques mortelles sur des civils et de l’expropriation de la terre au profit de colonies pour les seuls Juifs – ne se fait pas en notre nom. Nous rejetons les tentatives pour mettre sur le même plan l’opposition à cette déplorable politique et l’antisémitisme.
Dans le contexte des liens croissants du gouvernement israélien avec les dirigeants, associations et partis politiques racistes, sexistes et xénophobes, en Europe et aux Etats Unis (dont certains ont un passé entaché d’un antisémitisme flagrant), il existe une réelle menace d’émergence de l’antisémitisme. La conférence du gouvernement israélien organisée à Bruxelles ne recherche pas des solutions très nécessaires contre cette menace. Elle cherche hélas au contraire à exploiter l’antisémitisme pour maintenir un statu quo intenable d’occupation, d’oppression et de peur en Israël/Palestine. Nous sommes totalement opposés à sa mission.
En tant qu’organisations juives engagées dans la promotion de la justice sociale et de l’égalité, nous avons exprimé à plusieurs occasions la nature problématique de l’invocation d’allégations d’antisémitisme pour essayer de réduire au silence les voix qui s’opposent aux violations israéliennes. Plus de 40 organisations juives ont récemment publié une lettre ouverte qui exprimait leur « inquiétude croissante devant le ciblage d’organisations qui soutiennent les droits des Palestiniens en général et le mouvement non violent de Boycott, Désinvestissement et Sanctions en particulier ». Ajoutant que «  Ces attaques prennent trop souvent la forme d’accusations cyniques et fausses d’antisémitisme qui confondent dangereusement racisme anti-juif et opposition à la politique et au système d’occupation et d’apartheid d’Israël. »
Le droit de défendre les droits de l’Homme, y compris les droits des Palestiniens, devrait être sauvegardé maintenant plus que jamais. Les partis politiques de l’UE ont la responsabilité de mettre fin à la complicité de leurs Etats respectifs avec les violations du droit international par Israël. Il est temps d’agir contre l’antisémitisme, la xénophobie, l’islamophobie et toutes les autres formes de racisme. Il est temps d’agir contre les décennies d’occupation et de ségrégation raciale par Israël. Ne prêtez pas la main aux tentatives d’Israël pour nous faire cesser l’une et l’autre actions.
Signé par
Een Andere Joodse Stem / Une Autre Voix Juive (Belgique)
Libre Parole sur Israël (Royaume Uni)
UJFP – Union Juive Française pour la Paix (France)
JFJFP – Juifs pour la Justice pour les Palestiniens (Royaume Uni)
ECO-Rete – Juifs Contre l’Occupation (Italie)
Een Ander Joods Geluid / Une Voix Juive Différente (Pays Bas)
Judar för Israelisk Fred / Juifs pour la Paix Israélo-palestinienne (Suède)
Jüdische Stimme für eine gerechlen Frieden in Nahost / Voix juive pour une Paix Juste au Proche Orient (Allemagne)
Joder for en retfaerdig fred (Danemark)
Voix Juive pour la Démocratie et la Justice en Israël/Palestine (Suisse)
EJJP – Juifs Européens pour une Paix Juste (Réseau Européen)
Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média PalestineSource : ECC Palestine

jeudi 19 juillet 2018


Le monde arabo-musulman

Daniel Paquet, dpaquet1871@gmail.com  

Qu’est-ce qu’elles peuvent être épuisantes moralement et rebutantes ces vicissitudes de la vie.  Le découragement peut même survenir d’une rencontre –fortuite!- avec un membre de la direction du Parti; et voilà que l’on remet tout en question : travail, écriture, amours…  Les années passant, l’énergie fait défaut pour contrecarrer les confrontations, y compris idéologiques.  Il reste le sommeil réparateur dans un premier temps; mais plus largement, il faut retrouver la beauté et l’espoir.

C’est le but de cet article.  La Vie Nouvelle Réelle voulait élever le niveau du débat eu égard à nos frères et sœurs du Maghreb et du Moyen-Orient.  Nous savons peu de choses sur ces pays, si ce n’est qu’il y a eu des révolutions en Tunisie et en Égypte en 2011; les mass média ont à leur façon noyée « dans le sang » la Libye, et la Syrie est devenue la cible de l’OTAN. 
Tout est là pour n’offrir que la lassitude, mais…
Il existe l’encyclopédie en ligne Cocowikipédia qui nous parle, sous un autre angle, du monde arabo-musulman, plus particulièrement d’un de ses plus grands fils :
Avicenne (aussi connu sous le nom de Sina Abu Ali).  Il a vécu de 980 à 1037 : « Philosophe, médecin et savant.  Vécut à Boukhara et en Iran.  Joue un rôle important en diffusant parmi les Arabes et par l’intermédiaire de ceux-ci, dans les pays européens l’héritage philosophique et scientifique du monde antique.  Fit beaucoup pour affirmer la pensée rationnelle et propager les sciences naturelles et les connaissances mathématiques.  Il reprend les tendances matérialistes et idéalistes d’Aristote.  Développa la logique, la physique et la métaphysique d’Aristote.  Son œuvre maîtresse : « Livre de la connaissance ».  On lui doit aussi : « Livre de la Guérison », et « Canon de la médecine ».
On ne parle pas des avancées de cette civilisation orientale par dilettantisme, ou pour évacuer les débats.  Non, la présence des musulmans, plus particulièrement des Arabes parmi nous, au Canada par exemple, oblige à la réflexion : Pourquoi viennent-ils ici?  Est-ce vrai qu’ils veulent transformer les églises catholiques en mosquées (comme le veut une  certaine rumeur)?  Beaucoup de questions, la recherche de réponses s’impose, car les mouvements d’immigration ne vont pas cesser, d’une part; et les volontés de changement profond vont s’enraciner dans leur pays d’origine, peut-être en Arabie Saoudite par exemple?

Et la politique, c’est évidemment l’avenir de la Palestine.  Ziad Ahmed, militant du Front populaire de libération de la Palestine, le souligne, il faut « une conférence internationale sur le Proche-Orient ».[1]  
Les Palestiniens ne sont pas seuls face à l’Histoire.  Tout le monde arabo-musulman est étreint par leurs souffrances.  Il ne faut donc  pas s’étonner que la plus grande chanteuse vivante du Moyen-Orient, Fairouz, ait parlé d’eux.  Elle chante entre autres pour la paix juste et durable.  Certes, elle éblouit par sa poésie et la grandeur de son âme.  Elle est libanaise; on peut notamment écouter d’elle « Wahdon », www.emiarabia.com .

En Occident, on connaît mieux les chanteuses populaires, comme Dalida.  On ignore souvent qu’elle est originaire d’Alexandrie en Égypte, fille de parents italiens.  On peut toujours se laisser bercer par « Salma ya salama. »[2]
La chanteuse Chantal Chamandy a suivi ses traces.  D’ailleurs, elle a donné en 2007, un concert « live » devant les Pyramides d’Égypte en reprenant certains succès de Dalida, avec une fois encore Salma ya Salama.  Chantal était accompagnée par l’Orchestre symphonique du Caire; voici l’adresse Internet : www.chantalchamandy.com .
Il existe d’autres disques disponibles à Montréal.  Ainsi, on peut se procurer la musique d’Alabina[3].

Toutefois, la vie dans cette région et pour ses ressortissants, ce n’est pas que l’histoire d’une chanson, notons la manchette suivante :
Coups, menaces et purge
à Al Jazeera - Bruxelles
« Un responsable d'Al Jazeera en poste à Bruxelles a tabassé, licencié et menacé un reporter qui a voulu déjouer une manipulation médiatique fabriquée par Al Jazeera à propos de la Syrie.

Cet événement grave confirme ce que nous disions à propos d'Al Jazeera : depuis le début du "printemps arabe", la chaîne panislamiste est devenue l'instrument de propagande antisyrien contrôlé par cette dictature monarchique, théocratique, esclavagiste, pro-occidentale et complice d'Israël qu'est l'émirat du Qatar.

On se rappellera qu'en avril dernier, Ghassan Ben Jeddo avait démissionné de la chaîne en raison des mensonges qu'elle diffusait notamment à propos de la Syrie. Ces remaniements semblent liés à la nouvelle ligne rédactionnelle d'Al Jazeera désormais alignée sur la politique étrangère américaine dans la région. La chaîne qatarie, avec son armée de propagandistes, et l'Etat qatari, avec ses 5000 commandos, ont activement participé à la destruction de la Libye souveraine. A présent, c'est la Syrie qui est dans leur ligne de mire. »[4]
Par-delà les conflits et la convoitise des magnats du pétrole, la culture est solidement ancrée à son socle :
« L’arabe est la langue officielle de plus de vingt pays et la langue maternelle de plus de 300 millions de personnes. On le parle dans tout le Proche- et le Moyen-Orient, du Maroc à l’Irak.  Par ailleurs, l’arabe, langue du Coran et de l’islam, est compris par plus de 1,2 milliard de personnes sur la planète.
L’arabe, comme l’hébreu ou l’amharique (langue parlée en Éthiopie), est une langue sémitique.  Et elle est relativement jeune.  C’est dans le Sinaï, en Égypte, que l’on a trouvé une des plus anciennes traces de l’arabe : des graffitis qui remontent à l’an 300 après J.-C.[5]

La civilisation arabo-musulmane est caricaturée excessivement pour dénigrer la foi des adeptes de l’islam  Il est intéressant de prendre un peu de recul et de se remémorer une pensée de Karl Marx : « ‘  C’est l’homme qui fait la religion, ce n’est pas la religion qui fait l’homme […].  La détresse religieuse est, pour une part, l’expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle.  La religion est le soupir de la créature opprimée, la chaleur d’un monde sans cœur, comme est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu.  Elle est l’opium du peuple.’  … Marx n’exprime ici aucun mépris pour les hommes, mais il déclare au contraire, le respect, la compréhension profonde, voire la tendresse, qu’il a pour le genre humain... »[6]

Ici, s’achève notre rencontre avec le monde arabo-musulman.  Une dernière référence : un beau livre.[7]

Enfin, nos lecteurs seront peut-être intéressés par un clip de la chanteuse britannique Sarah Brightman s’inspirant de la culture arabe.  Naturellement, il y a beaucoup de clichés ; notons que c’est réalisé lors d’un spectacle à Las Vegas aux États-Unis.  Il suffit de se rendre au site.  Nous ne pouvons pas malheureusement reproduire légalement la chanson.  Quant à l’auditoire, il est principalement nord-américain.  Il a apprécié comme vous pourrez le constater par vous-mêmes.[8]

Voilà, et nous revenons au Canada où aujourd’hui il fait froid ; un léger tapis blanc couvre nos rues, les parcs et les terrains avoisinants.  Dure réalité que l’hiver à Montréal !


La Vie Réelle : www.laviereelle.blogspot.com
La Nouvelle Vie Réelle :  www.lnvr.blogspot.com
Communist News :           www.dpaquet1871.blogspot.com
Le sourire de l’Orient :      www.lesouriredelorient.blogspot.com
Pour la KOMINTERN now !   www.pourlakominternnow.blogspot.com
L’Humanité in English :     www.humaniteinenglish.com

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[1] Initiative Communiste, no. 114, novembre 2011, page 3, www.initiative-communiste.fr
[2] DALIDA, 40 Succès en or, 1956-1997, Barclay, Orlando, Paris, 1997, http://www.serveurs.com/Dalida 
[3] ALABINA, The Album II, Astor Place Recordings, New York, 1998
[4] Investig’Action, Coups, menaces et purge à Al Jazeera, Bruxelles (Newsletter 12.12.11), Communiqué de presse, www.michelcollon.info
[5] BOUCHENTOUF, Amine, et al.  L’arabe pour les Nuls, Wiley Publishing Inc., Hoboken, 2006, 339 pages
[6] ROSSELLINI, Roberto, Un esprit libre ne doit rien apprendre en esclave, Fayard, Paris, 1977, pp. 171-173
[7] REIG, Daniel, Dictionnaire arabe-français, Larousse, Paris, 2011, 802 pages
[8] BRIGHTMAN, Sarah, Harem, EMI MUSIC CANADA, Mississauga, 2003, www.sarah-brightman.com