mercredi 31 janvier 2018
mardi 30 janvier 2018
Bregovic écrit 3 lettres d’amour à un Sarajevo rêvé
Quand l'ex-Yougoslavie s'est désintégrée dans une série de conflits sanglants, le célèbre musicien ne voulait tirer sur personne. Aujourd'hui, il remplace Sisyphe
Sarajevo n’est pas « juste le nom d’une ville », dit le musicien Goran Bregovic, c’est une « métaphore », celle d’un vivre-ensemble qui explose quand votre « bon voisin » soudain vous « tire dessus parce que vous êtes d’une autre religion ». A cette fragile concorde autant qu’à sa ville natale, Bregovic, 67 ans, consacre son dernier album, « Trois lettres de Sarajevo » qu’il présentera sur quelque 130 scènes en 2018, avec son Orchestre tsigane des Mariages et des Enterrements.
« J’ai l’impression que je parle au mur », se lamente l’homme. « Dieu n’a pas prévu de nous apprendre comment vivre ensemble », dit Bregovic. « C’est quelque chose que nous devons apprendre nous-mêmes ».
Au milieu de chansons confiées aux Israéliens Asaf Avidan et Riff Cohen, à l’Algérien Rachid Taha et à l’Espagnole Bebe, trois morceaux pour violon viennent dire cette coexistence rêvée. Un instrument comme une seconde métaphore : « Le violon se joue de trois manières principales : chrétienne classique comme dans la musique classique; klezmer comme jouent les juifs; et orientale comme le jouent les musulmans ».
Boulot de Sisyphe
Dans une vidéo de 1991, Bregovic raconte l’écho mêlé « des mosquées, des églises, des cathédrales » qui s’élève à midi de Sarajevo, d’où la Shoah avait déjà quasiment éradiqué les descendants des juifs séfarades qui avaient fui l’Espagne. Ce mélange, « ce serait dommage que ça s’arrête un jour », disait celui qui devenait alors une star planétaire.
« C’est une vidéo que j’ai faite un an avant la guerre », dit Goran Bregovic. « Je répète la même chose dans les Lettres de Sarajevo ». « C’est un boulot de Sisyphe. Mais j’ai le sentiment que même le boulot de Sisyphe a un sens. On pousse cette pierre… A la fin peut-être, ça va arriver », dit-il.
Ce Sarajevo de concorde est aujourd’hui un mythe, chanté par les Occidentaux, poursuivi par quelques rêveurs. Les Serbes l’ont quitté pour des faubourgs sans âme à l’est, de nombreux Croates ne sont jamais revenus. La Bosnie est un pays où sont de moins en moins nombreux ceux qui, dans les recensements, se considèrent comme les « autres », refusant de se définir par leur religion, Croates (catholiques), Serbes (orthodoxes) ou Bosniaques (musulmans).
Patriotisme normal
La religion est une excuse « confortable », dit Bregovic, « l’unique barrière pour que le pauvre n’égorge pas le riche ». Et les Balkans sont « un endroit triste », « nous sommes un endroit triste », poursuit-il.
« C’est difficile de comprendre qu’on n’apprend rien de l’histoire, qu’on répète la même guerre tous les cinquante ans. Mon grand-père était soldat, mon père était soldat. Moi heureusement j’étais à Paris au début de la guerre ».
Quand l’ex-Yougoslavie s’est désintégrée dans une série de conflits sanglants, Bregovic, à l’inverse de nombreux artistes, a refusé de choisir un camp. « Mon père était croate catholique, ma mère est orthodoxe serbe, ma femme est musulmane… » Il aurait « fallu tirer sur qui ? Sur la famille de ma femme ? De mon père ? Ou de ma mère ? », demande-t-il. « Je n’étais pas dans la position de détester quelqu’un. Moi j’étais triste pour tous les autres ».
« J’ai eu la chance de partir », a dit un jour Bregovic. Il assume cet éloge de l’exil, invoquant une lettre du géant de la littérature des Balkans, Ivo Andric, qui s’offusquait qu’on taxe de lâcheté ceux qui partent.
« Si vous voulez faire votre devoir humain, il faut partir. Parce qu’ici il y a peu de chance que comme être humain vous puissiez vous réaliser », dit Bregovic, qui, quand il n’est pas en tournée, se partage entre Paris, Sarajevo et Belgrade.
Il clame son amour des Balkans, un amour « difficile », mais est « content que (ses) filles soient françaises », vivent dans « un pays normal » où règnerait « un patriotisme normal », « où il ne faut pas tout le temps aller à la guerre, faire des sacrifices énormes ». Dans les Balkans, « être patriote, ça vous demande trop, ils n’ont besoin que de soldats », dit Goran Bregovic.
Le deuxième opus des « Trois lettres de Sarajevo », des compositions pour orchestre symphonique, sortira fin 2018. Sa tournée ne prévoit pour le moment aucune date à Sarajevo.
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Dans sa maison-studio de Belgrade où il reçoit l’AFP, Bregovic conte l’histoire d’un vieux juif qui chaque jour depuis 60 ans se rend au Mur des Lamentations et prie pour « arrêter cette guerre entre religions ».« J’ai l’impression que je parle au mur », se lamente l’homme. « Dieu n’a pas prévu de nous apprendre comment vivre ensemble », dit Bregovic. « C’est quelque chose que nous devons apprendre nous-mêmes ».
Au milieu de chansons confiées aux Israéliens Asaf Avidan et Riff Cohen, à l’Algérien Rachid Taha et à l’Espagnole Bebe, trois morceaux pour violon viennent dire cette coexistence rêvée. Un instrument comme une seconde métaphore : « Le violon se joue de trois manières principales : chrétienne classique comme dans la musique classique; klezmer comme jouent les juifs; et orientale comme le jouent les musulmans ».
Boulot de Sisyphe
Dans une vidéo de 1991, Bregovic raconte l’écho mêlé « des mosquées, des églises, des cathédrales » qui s’élève à midi de Sarajevo, d’où la Shoah avait déjà quasiment éradiqué les descendants des juifs séfarades qui avaient fui l’Espagne. Ce mélange, « ce serait dommage que ça s’arrête un jour », disait celui qui devenait alors une star planétaire.
« C’est une vidéo que j’ai faite un an avant la guerre », dit Goran Bregovic. « Je répète la même chose dans les Lettres de Sarajevo ». « C’est un boulot de Sisyphe. Mais j’ai le sentiment que même le boulot de Sisyphe a un sens. On pousse cette pierre… A la fin peut-être, ça va arriver », dit-il.
Ce Sarajevo de concorde est aujourd’hui un mythe, chanté par les Occidentaux, poursuivi par quelques rêveurs. Les Serbes l’ont quitté pour des faubourgs sans âme à l’est, de nombreux Croates ne sont jamais revenus. La Bosnie est un pays où sont de moins en moins nombreux ceux qui, dans les recensements, se considèrent comme les « autres », refusant de se définir par leur religion, Croates (catholiques), Serbes (orthodoxes) ou Bosniaques (musulmans).
Patriotisme normal
La religion est une excuse « confortable », dit Bregovic, « l’unique barrière pour que le pauvre n’égorge pas le riche ». Et les Balkans sont « un endroit triste », « nous sommes un endroit triste », poursuit-il.
« C’est difficile de comprendre qu’on n’apprend rien de l’histoire, qu’on répète la même guerre tous les cinquante ans. Mon grand-père était soldat, mon père était soldat. Moi heureusement j’étais à Paris au début de la guerre ».
Quand l’ex-Yougoslavie s’est désintégrée dans une série de conflits sanglants, Bregovic, à l’inverse de nombreux artistes, a refusé de choisir un camp. « Mon père était croate catholique, ma mère est orthodoxe serbe, ma femme est musulmane… » Il aurait « fallu tirer sur qui ? Sur la famille de ma femme ? De mon père ? Ou de ma mère ? », demande-t-il. « Je n’étais pas dans la position de détester quelqu’un. Moi j’étais triste pour tous les autres ».
« J’ai eu la chance de partir », a dit un jour Bregovic. Il assume cet éloge de l’exil, invoquant une lettre du géant de la littérature des Balkans, Ivo Andric, qui s’offusquait qu’on taxe de lâcheté ceux qui partent.
« Si vous voulez faire votre devoir humain, il faut partir. Parce qu’ici il y a peu de chance que comme être humain vous puissiez vous réaliser », dit Bregovic, qui, quand il n’est pas en tournée, se partage entre Paris, Sarajevo et Belgrade.
Il clame son amour des Balkans, un amour « difficile », mais est « content que (ses) filles soient françaises », vivent dans « un pays normal » où règnerait « un patriotisme normal », « où il ne faut pas tout le temps aller à la guerre, faire des sacrifices énormes ». Dans les Balkans, « être patriote, ça vous demande trop, ils n’ont besoin que de soldats », dit Goran Bregovic.
Le deuxième opus des « Trois lettres de Sarajevo », des compositions pour orchestre symphonique, sortira fin 2018. Sa tournée ne prévoit pour le moment aucune date à Sarajevo.
mercredi 17 janvier 2018
La coalición de EE.UU. trabaja con la oposición siria para formar nueva fuerza fronteriza en Siria
Publicado: 14 ene 2018 14:50 GMT | Última actualización: 14 ene 2018 15:52 GMT
La nueva fuerza constara de 30.000 miembros y se basará en las fronteras turcas e iraquíes y el río Eufrates.
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La coalición internacional liderada por EE.UU. está trabajando con milicianos kurdos y árabes de Siria para formar una fuerza fronteriza de 30.000 efectivos, según lo ha confirmado la coalición este domingo. La medida ya ha causado la indignación del Gobierno turco.
La Oficina de Asuntos Públicos de la coalición ha confirmado en un correo electrónico a Reuters los detalles de la nueva fuerza, adelantados anteriormente por The Defense Post.
La formación se basarán en las fronteras turcas e iraquíes y el río Eufrates y estará bajo el mando de las Fuerzas Democráticas Sirias, una alianza de milicias árabes y kurdas apoyada por Washington.
"Nueva misión"
En torno a la mitad de los miembros de la nueva unidad serán veteranos de las Fuerzas Democráticas Sirias, mientras que el reclutamiento para la otra mitad está en marcha, ha señalado la Oficina de Asuntos Públicos de la coalición.
"La base de la nueva fuerza es esencialmente una reordenación de, aproximadamente, 15.000 miembros de las FDSa una nueva misión en la Fuerza de Seguridad Fronteriza a medida que sus acciones contra el Estado Islámico llegan a su fin", explica el correo.
Indignación en Ankara
Las primeras informaciones sobre esta nueva fuerza entrenada por EE.UU. fueron difundidas el pasado 9 de enero por la agencia turca Anadolu, lo que generó la inmediata reacción de Ankara, indignada por la perspectiva de que las Unidades sirias de Protección del Pueblo Kurdo (YPG) patrullen la frontera turca.
Un alto funcionario turco confirmó a Reuters que el entrenamiento de la nueva unidad por parte de EE.UU. es la razón por la que el encargado de Negocios interino de EE.UU. en Turquía, Philip Kosnett, fue convocado el miércoles en Ankara.
Tema: Guerra en Siria
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